Aux lueurs tremblotantes d'une aurore naissante
Les esclaves de la faux s'enfonceront à nouveau
Dans les ténèbres gelées des cercueils enterrés.
Sur ce jour sourd aux ors durs d'une fête des morts
S'est déjà réveillé cette nuit la horde des maudits.
Et c'est maintenant leurs instants de délivrance.
Leur grand moment de désespérance.
Dans le cauchemar vivant d'une vision d'épouvante
Les longs spectres blêmes en lambeaux déchirés
Se sont levés sur une danse hésitante térébrante
Et leurs crânes dénudés où tressautent des formes
Balafrent des sourires grimaçants à leurs os délavés.
Ils cassent péniblement leurs silhouettes déhanchées
Sur la démarche cadencée de leurs tibias tranchants
Et leurs poitrines tubuleuses résonnent de cliquetis alarmants
Dans le bruit grinçant de rotules crayeuses.
Parfois s'accroche un pâle rayon glacé
Sur les reflets d'une dent argentée.
Antonia de Réus de la Torre
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